CORMED : Ecole de recherche sur le genre 16-18 déc. 2020 AIX-MARSEILLE, SOUSSE, ISTANBUL (France)

 


PRESENTATION DE L'ECOLE

2020 marque le lancement de la première des 4 éditions de l'Ecole de recherche CORMED.

Format envisagé: 

Cette première édition est composée de 3 journées de rencontres-formation multisituées organisées dans trois pays partenaires : France, Tunisie, Turquie. Chaque journée de rencontre-formation comptera des sessions communes numériques organisées alternativement par un des pays (France, Tunisie, Turquie) et des ateliers de 2 heures organisés dans les différents sites des partenaires. Ces ateliers seront animés par un-e chercheur confirmé.e sur la problématique.

Des liens avec les fonds du MUCEM (archives visuelles des collections, journée Gefem-Gecris et GenderMed du 12/12/20) pourront être envisagés au cours de chaque atelier afin d’initier ensemble une réflexion sur l’archive et la culture matérielle dans ce champ. Chaque atelier sera suivi d’un débat avec des artistes, responsables d’associations et/ou militants et activistes sous forme d’échange avec le public.

Public concerné : Etudiant.e.s en master, doctorant.e.s et post-doctorant.e.s

 

 https://cormed.sciencesconf.org/

 

 

CORMED : Ecole de recherche sur le genre

France - Turquie - Tunisie

CORPS SURVEILLÉS / CORPS MOBILISÉS / CORPS EXPOSÉS EN MÉDITERRANÉE.

 LES OUTILS D’UNE RÉSISTANCE

16-17-18 décembre 2020

 

Arguments

Alors que la vulnérabilité de nos corps et leur dépendance à l’environnement matériel et social est dramatiquement rappelée dans la pandémie du Covid 19, cet appel s’intéresse à la place prise par les corps minorisés dans les temps de crises, du passé ou d’aujourd’hui. Trois modalités de ce traitement de ces corps seront retenues dans le cadre de cette école de recherche : la surveillance, la mobilisation et l’exposition des corps. 

Corps surveillés : la surveillance des corps a une longue histoire depuis les travaux de Michel Foucault, qui en a exploré la fabrique moderne à travers l’emprisonnement. Après ses œuvres pionnières,  la continuité culturelle du “redressement” dans les lieux d’enfermement éducatif, disciplinaire et politiques de l’époque coloniale au temps des totalitarismes a été saisie par les historiens. L’enfermement et la surveillance des femmes, l’invisibilisation des corps ‘déviants’, comme trait commun et multiséculaire des cultures méditerranéennes a ensuite été explorée par les sciences humaines et sociales et a donné lieu à des publications multiples. Quelles archives et quelles traces permettent ou non, par leur présence ou par leur manque, de rappeler, montrer, réfléchir la continuation de ce vieux tropisme et estimer ses résurgences contemporaines, en mesurant par ailleurs les effets collatéraux imprévus de la pandémie? 

Corps mobilisés : La mobilisation des corps répond aux sollicitations contradictoires de notre époque. Véhicules d’une présence revendiquée par les femmes et les minorités LGBTQI, la multitude des corps mène une sourde lutte et déploie ses résistances pour s’imposer dans l’espace public depuis les deux derniers siècles. Les corps témoignent aussi aujourd’hui de tous les déplacements contraints. Ils sont révélateurs des ressorts impitoyables de la mondialisation, de la violence sociale et politique qui accompagnent le capitalisme avancé et les nouvelles formes de travail. Ils sont source d’espoir, d’agentivité et d’opposition aux différentes assignations tout comme ils sont devenus frontière et objet de trafics.  

Corps exposés : Pour autant, les corps circulent enfin et dans ce déconfinement libérateur, ils deviennent exemplaires et source d’inspiration. La place des corps comme objets-sujets politiques et artistiques répond aux tensions et contradictions de notre époque. Cachés, dévoilés, marqués, ce jeu des corps s’expose et ses modèles, alternatifs, multiples envahissent la toile et les médias. Comment penser la distance et la proximité des corps, comment construire les corps face aux normes, comment fabriquer des corps collectifs qui nourrissent l’engagement politique et le changement des représentations, dans ce mélange de tragédie et de possible en Méditerranée et dans le monde ?