CORMED : Ecole de recherche sur le genre
France - Turquie - Tunisie
CORPS SURVEILLÉS / CORPS MOBILISÉS / CORPS EXPOSÉS EN MÉDITERRANÉE.
LES OUTILS D’UNE RÉSISTANCE
16-17-18 décembre 2020
Arguments
Alors que la vulnérabilité de nos corps et leur dépendance à l’environnement matériel et social est dramatiquement rappelée dans la pandémie du Covid 19, cet appel s’intéresse à la place prise par les corps minorisés dans les temps de crises, du passé ou d’aujourd’hui. Trois modalités de ce traitement de ces corps seront retenues dans le cadre de cette école de recherche : la surveillance, la mobilisation et l’exposition des corps.
Corps surveillés : la surveillance des corps a une longue histoire depuis les travaux de Michel Foucault, qui en a exploré la fabrique moderne à travers l’emprisonnement. Après ses œuvres pionnières, la continuité culturelle du “redressement” dans les lieux d’enfermement éducatif, disciplinaire et politiques de l’époque coloniale au temps des totalitarismes a été saisie par les historiens. L’enfermement et la surveillance des femmes, l’invisibilisation des corps ‘déviants’, comme trait commun et multiséculaire des cultures méditerranéennes a ensuite été explorée par les sciences humaines et sociales et a donné lieu à des publications multiples. Quelles archives et quelles traces permettent ou non, par leur présence ou par leur manque, de rappeler, montrer, réfléchir la continuation de ce vieux tropisme et estimer ses résurgences contemporaines, en mesurant par ailleurs les effets collatéraux imprévus de la pandémie?
Corps mobilisés : La mobilisation des corps répond aux sollicitations contradictoires de notre époque. Véhicules d’une présence revendiquée par les femmes et les minorités LGBTQI, la multitude des corps mène une sourde lutte et déploie ses résistances pour s’imposer dans l’espace public depuis les deux derniers siècles. Les corps témoignent aussi aujourd’hui de tous les déplacements contraints. Ils sont révélateurs des ressorts impitoyables de la mondialisation, de la violence sociale et politique qui accompagnent le capitalisme avancé et les nouvelles formes de travail. Ils sont source d’espoir, d’agentivité et d’opposition aux différentes assignations tout comme ils sont devenus frontière et objet de trafics.
Corps exposés : Pour autant, les corps circulent enfin et dans ce déconfinement libérateur, ils deviennent exemplaires et source d’inspiration. La place des corps comme objets-sujets politiques et artistiques répond aux tensions et contradictions de notre époque. Cachés, dévoilés, marqués, ce jeu des corps s’expose et ses modèles, alternatifs, multiples envahissent la toile et les médias. Comment penser la distance et la proximité des corps, comment construire les corps face aux normes, comment fabriquer des corps collectifs qui nourrissent l’engagement politique et le changement des représentations, dans ce mélange de tragédie et de possible en Méditerranée et dans le monde ?
PRESENTATION DE L'ECOLE
https://cormed.sciencesconf.org/resource/page/id/1
INVITATION PROCHAIN SEMINAIRE GEFEM GECRIS
Le séminaire de rentrée de l'équipe GEFEM-Gecris ( TELEMMe-MMSH/AMU) aura lieu le jeudi 15 octobre 2020 de 15h à 17h en salle Paul-Albert-Février ( voir programme ci après)
Il sera également possible de le suivre à distance en suivant le lien vers une salle ZOOM
Genre, résistance et innovations sociales dans l’espace euro-méditerranéen en situation de crise(s) - GECRIS
Coordination :
En convention avec l’IRMC et l’Université La Manouba de Tunis
Ce groupe aborde l’évolution de la question du genre en temps de crise. Les sociétés euro-méditerranéennes ont construit leur organisation socio-politique sur la bi-catégorisation et la hiérarchisation des sexes et, aussi bien au Nord qu’au Sud, la structuration familiale a déterminé les rôles sociaux assignés aux femmes et aux hommes, les systèmes axiologiques et les normes légitimes de comportements (sociaux, sexuels, familiaux, professionnels, etc.). En temps de crises – sociales, politiques, économiques, religieuses – l’ordre établi est remis en question. Les bouleversements politiques comme les révolutions, les guerres de colonisation, de libération, les guerres civiles ou inter- étatiques, les révoltes populaires, les crises migratoires modifient les normes socio-politiques, interrogent les places respectives des individus et reconfigurent les catégories genrées. Collectivement et/ou individuellement, chacun-e peut être amené-e à se positionner dans un contexte empreint d’incertitudes, en (ré-)agençant les normes de genre. Cela implique des résistances, des adaptations voire des innovations qui sont porteuses de transformations. Ce sont ces phénomènes que l’équipe GECRIS explore en prenant pour champ l’ensemble de l’espace euro-méditerranéen dans toute la diversité de ses réalités géographiques et de ses temporalités socio-politiques, et en inscrivant ses recherches sur le temps long (Moyen-Âge – XXIe siècle).
Trois interrogations sont privilégiées. Les pratiques socio-politiques des femmes et des minorités sexuelles dans l’espace euro-méditerranéen produisent-elles des variations des rôles sociaux de sexe et des rapports de pouvoir ? Les crises sociales et politiques du monde méditerranéen mènent-elles les individus à des innovations et des résistances dans le champ du genre ? Les marges sociales et criminelles peuvent-elles être des lieux d’expérimentation, d’innovation, de reconfiguration, de déconstruction temporaires ou pérennes des catégories socio-sexuées ?
Planning prévisionnel GEFEM-GECRIS 2020-2021
15 octobre: 15h-17h ( salle PAF)
Nicole Cadene , TELEMMe : Hubertine Auclert, diariste féministe. Les voies de l’affranchissement.
2 Novembre 14h-17h (salle PAF)
Workshop Genre et systèmes judiciaires en Méditerranée (XVIIIe-XIXè siècles) : tribunaux provençaux, ottomans et habsbourgs , sous la responsabilité de Randi Deguilhem
Ouverture : Randi Deguilhem, CNRS, TELEMMe-MMSH : « Genre et systèmes judiciaires. Interrogations méthodologiques et épistémologiques »
Karine Lambert, GeFeM-TELEMMe/MMSH, AMU : « Le genre en procès : des accusées devant leur juge dans la première moitié du XIXème siècle en Provence »
Jean-Marie Zingraff, GeFeM-TELEMMe/MMSH, AMU : « Législation et justice face aux grossesses hors mariage. Différence de 'traitement' femmes/hommes en Lorraine et en Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles »
Musa Sroor, U. de Birzeit, Palestine : « Les droits socio-économiques des femmes jérusalémites au 19e siècle : entre pouvoir familial et pouvoir juridique »
Ouddène Boughoufala, U. de Mascara, Algérie : « Penser le genre au regard des fondations waqf en Algérie ottomane : droits et engagements »
Randi Deguilhem, CNRS, GeFeM-TELEMMe/MMSH, AMU : « Jurisprudence et pratiques opératoires des constituent.e.s des fondations waqf dans le système judicaire ottoman, des spécificités genrées existent-t-elles ? Exemples de Damas »
Mohammadreza Neyestani, U. d’Ispahan, Iran / GeFeM-TELEMMe/MMSH : « Genre et constitutions des fondations waqf dans le système judiciaire safavide à Ispahan »
Colloque Altergemed – Proposition de publication
Mai 2020
Rappelons dans un premier temps les objectifs du colloque Altergemed de novembre 2019 :« Prenant appui sur une approche pluridisciplinaire, avec des démarches diachroniques et
comparatives, ce colloque international a permis d’identifier et d’analyser les cadres propices aux
changements et aux aménagements des normes de genre et leurs effets en termes d’adaptation, de
résistances et d’évitement dans l’ensemble des contextes sociaux du bassin méditerranéen.
Il a rendu compte des figures de l’altérité et des rapports sociaux à la différence ainsi que des
résistances et des mouvements sociaux que cela a pu produire ou génère actuellement. En privilégiant
les approches relevant des altérités, les différents intervenants venant des rives nord et sud de la
Méditerranée ont présenté les logiques d’affrontements, répressions, adaptations, violences,
accommodements, voire innovations, etc. qui s’expriment dans des résistances qui peuvent être
émancipatrices mais peuvent également révéler les conservatismes les plus rigides. »
En analysant les situations de crise, les intervenantes ont apporté des informations importantes sur les
réactions sociales et politiques aux grands bouleversements. Quatre mois après, c’est une crise
mondiale inédite et profonde qui se trouve au centre des préoccupations de l’Humanité. Au coeur même
de ces évènements, des interrogations majeures se font jour de toutes parts sur l’après-crise. Des
constats sur les inégalités sociales et de genre ébranlent les modèles politiques dominants du monde
euro-méditerranéen. Il nous semble donc important de mobiliser les savoirs présentés durant le colloque
en recentrant explicitement leurs propos sur les gestions de crises, les innovations qu’elles génèrent et
les conséquences qu’elles entraînent. Les exemples des révolutions qu’ont connues les mondes
méditerranéens et des comportements dont elles ont été les supports doivent pouvoir éclairer le moment
présent et l’avenir proche. Des innovations, des alternatives, de nouvelles marginalités, de nouvelles
propositions institutionnelles prenant en compte les crises ont été présentées lors du colloque tout
comme des analyses des situations les précédant.
C’est la raison pour laquelle, nous avons pensé que la publication issue de ce colloque devait se
focaliser sur les crises, ce qui les fait advenir, ce qu’elles bouleversent et leurs conséquences, en
gardant bien évidemment la spécificité de traiter du genre et d’avoir en arrière-fond la crise sanitaire
présente.
Nous mesurons que l’exercice d’écriture que cela suppose pour chacun-e d’entre vous est relativement
éloigné des pratiques académiques habituelles lors de publication d’actes de colloque. Mais il nous
paraît que la crise incroyable que nous vivons mérite une contribution sortant de l’ordinaire.
Si donc, vous êtes partantes pour cet exercice, nous souhaiterions que vous nous proposiez un texte
de 3 à 5 pages (10 à 12 000signes) au maximum pour relire votre communication à la lumière de la
crise actuelle. Des alternatives artistiques ou photographiques sont tout à fait recevables.
Comme vous le comprenez, il nous paraitrait incongru de sortir cette publication dans un temps trop
lointain. C’est pourquoi, nous vous demandons ce texte pour le 30 octobre 2020. Celles pour qui ce
projet n’est pas réalisable seront assez aimables pour nous en avertir. Les autres auront à coeur de
respecter la problématique proposée et la date de rendu. Nous pouvons espérer participer ainsi à
l’ensemble des initiatives scientifiques qui se cristallisent actuellement autour de la crise du Covid-19.
Nous n’excluons pas d’autres publications mais, dans la mesure où nous avons rendue publique la
captation des toutes les interventions du colloque, nous donnons la priorité à une lecture conjoncturelle
que nous pensons importante.
Nous répondrons avec plaisir à toutes questions ou suggestions sur ce projet.
Déja en ligne la captation de la totalité du colloque que vous pouvez voir à l'adresse suivante :
http://mediamed.mmsh.univ-aix.fr/chaines/lames/Pages/000-GEFEM.aspx
Séminaire "GeFEM" : Louise Weiss (1893-1983) : pacifiste, féministe et Européenne
Programme
Constance de Gourcy, AMU-CNRS, LAMES
Introduction
Annette NOGARÈDE, Agrégée d’histoire-géographie, doctorante à la Sorbonne (Paris IV), CNRS UMR 8138 (SIRICE)
Louise Weiss (1893-1983) : pacifiste, féministe et Européenne
Appel à participation pour une école doctorale
Genre et marginalités au Maghreb
Perspectives pluridisciplinaires
Du 10 au 13 décembre 2018
Faculté de droit et de sciences politiques de Sousse (Tunisie)
thématique « Genre et marginalités ».
L’étude des marginalités interpelle les sciences sociales, en interrogeant la fabrique des altérités par
les systèmes normatifs en vigueur. Elle permet de situer les « centres » et les « marges », les
catégories normatives qui y sont construites et les pratiques qui leur sont associées. Les études de
genre se sont puissamment saisies de cette question, à travers des problématiques plurielles telles
que l’homosexualité, les mères célibataires, le travail du sexe, le VIH/sida, les violences, la
criminalité, etc…. Les analyses produites permettent de penser les reconfigurations des rapports
sociaux – de sexe, de « race », de classe, de sexualité – dans des contextes historiques différents de
mutations économiques, politiques et socioculturelles.
Nous invitons les doctorantes et les doctorants travaillant sur la question des marginalités et des
pratiques/identités « transgressives » à venir présenter et discuter leurs projets de recherche en
apportant des éclairages sur les processus d’exclusion, d’oppression, de stigmatisation et de
marginalisation. Comment ces dites « transgressions » sont-elles produites et vécues par les
personnes concernées ? Comment les normes, relations et catégorisations sexuées sont-elles
négociées, agencées et transformées en situation ? Comment repérer et décrire les différentes
formes de rapports sociaux, leurs effets et leurs modes de reconfiguration ?
L’école doctorale s’attachera à comprendre, à travers l’analyse de pratiques transgressives inscrites
dans des temporalités et des espaces divers, la combinaison de différents registres de normes. Via
une approche microsociale, nous souhaitons interroger les interactions entre les contexteset les
pratiques transgressives avec un intérêt tout particulier porté aux contraintes, aux conventions et aux
« règles du jeu » qui encadrent les actions des femmes et des hommes. Les pratiques transgressives
ou marginales et les discours qui les qualifient seront de la sorte abordés en posant la question des
trajectoires individuelles, des parcours personnels, des mobiles et de l’inscription de ces pratiques
dans des stratégies occasionnelles ou durables. Dans cette perspective, il nous semble utile
d’interroger les reconfigurations des normes de genre éventuellement induites par ces pratiques
transgressives, qu’elles soient individuelles ou collectives.
Pièces à fournir
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Appel à contribution pour la Revue française d’éducation comparée
Rédactrice en chef : Dominique GrouxCoordination du dossier : Christine Fontanini & Saeed Paivandi
Genre et manuels scolaires dans une perspective comparative internationale
Calendrier : Envoi du résumé : fin octobre 2018 (5 000 signes maximum)
Acceptation des propositions : 15 novembre 2018
Envoi de l’article : 1er mars 2019 (32 000 signes maximum, bibliographie comprise)
Evaluation des textes : 15 mai 2019
Retour et correction : 15 juillet 2019
Publication : fin 2019
Envoi des propositions d’article à : christine.fontanini@univ-lorraine.fr & saeed.paivandi@univ-lorraine.fr